Course et ménage pour une personne âgée

Des aides à domicile se plaignent des exigences et du manque de respect d'un bénéficiaire. Après une visite au domicile, l'association renégocie avec lui des aménagements, et intègre cette réflexion dans les nouveaux contrats de prise en charge.

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Contexte

Cette association d’aide à domicile compte 150 salariés qui interviennent en milieu urbain auprès de personnes âgées, dont beaucoup vivent dans des immeubles anciens souvent sans ascenseurs, des habitats parfois dégradés et des appartements exigus.

Ils se déplacent à pied et en transports en commun d’un logis à l’autre. Les aides à domicile se plaignent de maux de dos et saisissent le comité TMS en place à propos d’une prise en charge particulière.


Travail

L’association intervient deux fois par semaine auprès d’un homme âgé qui ne peut plus faire son ménage et ses courses.  Il habite en ville, au 5e étage sans ascenseur. Le bénéficiaire n’effectue aucun rangement chez lui, salit beaucoup de vaisselle, exige qu  les achats soient effectués dans  différents commerces du quartier. Pour les aides à domicile, les difficultés se cumulent et les objectifs sont difficilement tenables. Il devient impossible de faire le ménage et les courses correctement, en respectant les critères qualité du projet associatif et ceux du bénéficiaire, dans un temps particulièrement contraint. Une quantité conséquente  de rangement et de vaisselle  à effectuer à chaque passage, un parcours savant fait au pas de course pour compenser les attentes en magasin tandis que le transport des achats est malaisé avec le caddie usagé à disposition…Si les aides à domicile se plaignent de maux de dos, elles expriment aussi leur insatisfaction de ne pas parvenir à remplir leurs missions, leur découragement et le sentiment d’un manque de respect de leur travail de la part de ce bénéficiaire.

Action

Après un premier entretien avec les aides à domicile concernées, un membre du comité TMS effectue une visite au domicile du bénéficiaire pour observer la situation et lui faire des propositions. Cependant, ce dernier refuse que des livraisons soient faites par le supermarché et de changer le caddie usagé. La responsable de secteur se retrouve dans un rapport de forces avec le bénéficiaire et doit le menacer d’interrompre l’intervention pour obtenir ces aménagements.

Solutions

Plusieurs pistes d’action sont identifiées pour agir plus en amont et éviter que ce type de situation ne s’instaure :

  • sensibiliser l’ensemble des responsables de secteurs à ce type de difficultés ;
  • faire une liste des sujets à aborder lors de l’évaluation initiale de la situation de la personne à aider ;
  • mieux formaliser le contrat initial afin de prévoir le remplacement de matériel usagé, retenir ensemble les commerces et envisager des modalités de livraison pour les courses.

Bénéfices

Concrètement, l’action apporte des améliorations limitées dans la prise en charge de ce bénéficiaire, mais le remplacement du caddie et l’organisation de livraisons pour une partie des courses allège cependant les conditions de travail des aides à domicile.

Les bénéfices les plus importants sont indirects :

  • les aides à domicile ont le sentiment d’être soutenus par leur hiérarchie, ce qui est vécu comme très positif ;
  • l’organisation mise en place permet d’éviter la reproduction de ce type de situation lors de futures prises en charge.

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