Travail d’une salariée polyvalente en crèche
Crèches associatives
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Cette crèche associative accueille 30 enfants, dont la plupart doivent être changés plusieurs fois par jour. 22 enfants marchent, les autres non.
La directrice de la crèche propose, dans le cadre de la prévention des TMS, de réfléchir à la façon de diminuer les occasions de porter les enfants. Très vite, l’équipe arrive à la conclusion qu’il faut revoir la façon d’organiser les changes.
Les salariées portent tous les enfants pour les installer sur la table de change, ce qui représente un cumul de manutentions important en fin de journée, malgré le poids léger de chaque enfant.
Les changes sont effectués à des moments calmes entre deux activités, certaines salariées font les changes pendant que les autres gèrent le groupe, en se dépêchant pour ne pas prendre de retard sur le déroulement de la journée.
Les casiers où sont rangées les affaires des enfants sont situés à l’extérieur et obligent les salariées à sortir de la salle de change pendant que les enfants y sont encore.
La réflexion est menée sur plusieurs réunions. L’équipe commence par décrire précisément l’organisation actuelle des changes, en incluant le matériel, le mobilier, les locaux, les temps dédiés aux changes, la répartition des tâches entre elles, etc.
Au démarrage, la réflexion se heurte à la configuration des locaux. La crèche est dans un bâtiment neuf avec une salle de change circulaire, ce qui ne permet pas d’opter pour des équipements standard (tables à langer avec escalier notamment).
Progressivement, la réflexion collective conduit à revoir complètement le plan de change et à aménager l’espace de travail.
Finalement, au terme de plusieurs semaines, différentes pistes d’action sont identifiées.
Un nouveau plan de change est retenu. Les changes ne sont plus faits entre deux activités, mais au fur et à mesure de la journée. Certaines salariées se chargent de faire sortir les enfants des activités pour le change et de les y ramener ensuite. Une rotation est mise en place au sein de l’équipe afin que ce ne pas toujours les mêmes qui fassent les changes. Le choix est également fait de réaliser les changes debout pour les plus grands.
Pour ce qui est de l’espace et du mobilier, l’équipe décide de déplacer les casiers pour les installer dans la salle de change.
La directrice sollicite par ailleurs deux entreprises pour concevoir une table à langer avec escalier adaptée aux locaux. Cependant, leur réponse est négative, aucune ne souhaite s’attaquer à ce chantier.
Après cette expérience, les salariées sont enthousiastes : d’une part, le port des enfants a diminué, et d’autre part, il se fait de façon plus « lissée dans le temps », sans pression. La répartition entre les salariées est aussi plus homogène.
Par ailleurs, l’expérience de cette réflexion en commun a démontré aux salariées qu’il est possible de transformer le travail pour en diminuer ce qui est vécu comme pénible ou fatigant. Elles souhaitent continuer à travailler ensemble de cette façon.
La difficulté à repenser l’aménagement de la salle de change, qui leur semblait auparavant un point bloquant, a finalement peu d’incidences.
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