Travail d’une lingère en MAS
Etablissements sanitaires et médico-sociaux
Pour aménager
le travail d'une lingère qui se plaint de douleurs, une journée d'observation...
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Ce service de soins de réadaptation accueille des personnes âgées sortant d’opérations, du col du fémur généralement. Les patients sont peu mobiles et bénéficient de soins pour retrouver le plus d’autonomie possible dans les gestes de la vie quotidienne. Le service accueille également des personnes en fin de vie dont la prise en charge nécessite des soins continus.
Le CHSCT constate une augmentation des accidents du travail chez les aides-soignants malgré les formations « Gestes et postures ».
Une aide-soignante membre du CHSCT fait part de la démotivation du personnel.
Elle souligne l’étendue des tâches accomplies qui ne se limitent pas à de simples actes techniques : communication avec les patients, écoute, réponses aux sonnettes et aux « bips », aide aux déplacements des patients y compris pour des rendez-vous (coiffeur, soins, etc.), gestion des urgences (chutes), gestion des patients déments, échanges avec les familles, gestion des décès (relations avec la morgue, la famille), échanges informels avec l’équipe pluridisciplinaire (diététicien, kiné, éducateur sportif, ergothérapeute, psychologue, etc.), réunions d’équipe…
L’activité des aides-soignants combine actes techniques et relations avec les patients, initiatives de coordination et gestion des urgences. Les sollicitations physiques et émotionnelles, sont plus ou moins fortes selon l’état du patient et le cumul de cas difficiles.
Pour aller plus loin, le comité TMS décide de réaliser une observation de l’ensemble des soins réalisés pour un patient en prenant des notes et des photos.
Le patient sous oxygène et perfusion a besoin d’aide pour les actes de la vie quotidienne. Il peut à peine lever ses bras et ne peut pas maintenir ses jambes tendues.
L’observation faite en matinée confirme la diversité des tâches réalisées en 25 minutes : entretien et rangement de la chambre, aide à la toilette et à l’habillage, aide au déplacement et installation sur le fauteuil, nettoyage et rangement du nécessaire de toilette et du linge. Ces tâches sont effectuées en interaction avec le patient, l’aide-soignant est à son écoute et le sollicite également pour qu’il participe malgré sa fatigue.
Pour la toilette, le patient se lave seul le visage, s’assoit ou se lève en se tenant à la barre d’appui tandis que l’aide-soignant poursuit la toilette. L’aide-soignant l’encourage à se vêtir le haut du corps tandis qu’il s’applique à lui mettre des bas de contention, de force 3 jusqu’à la taille. Pour l’installation sur le fauteuil, il guide verbalement le patient tout en l’assistant (abaisser le cale-pied, maintenir la poche à perfusion à hauteur).
Les sollicitations physiques sont amplifiées par l’encombrement des pièces et le matériel. L’aide-soignant dégage par exemple l’accès au fauteuil en poussant du pied la chaise de la salle de bain puis un tabouret, il doit tourner et déplacer le fauteuil, à roulette mais peu maniable…
Son expérience lui permet de faire de nombreuses actions de façon simultanée, tout en pensant à corriger ses postures lors des transferts, d’être efficace sans précipitation. Les circonstances sont ici favorables, il n’y a pas eu d’interruptions dues aux sonnettes.
Cependant, l’activité est exigeante avec plusieurs patients ayant besoin d’aide pour les soins d’hygiène, les transferts et les installations. Au 3ème jour de travail consécutif, cet aide-soignant est fatigué car il y a eu deux entrées de patients très dépendants la veille.
Des solutions techniques sont rapidement mises en place pour faciliter les tâches principales : mettre un pied à perfusion mobile dans la chambre et en fixer un autre sur le fauteuil, changer de fauteuil (fauteuil avec cale-pieds séparés).
D’autres concernent la façon de procéder pour certaines tâches : enlever la perfusion pendant la toilette, identifier les besoins matériels avant de commencer les soins, préparer la chambre pour faciliter les transferts.
Mais pour réellement améliorer les conditions de prise en charge des patients, les solutions touchent l’organisation du service : redéfinir le matin même les capacités des patients, mieux évaluer la charge de travail de la journée, constituer des binômes en conséquence.
Le cadre de service est nommé référent pour animer ce projet avec l’ensemble de l’équipe soignante.
Certaines solutions sont une réponse directe à la situation particulière observée et facilitent l’exécution des tâches. Cette démarche est reconduite pour les signalements de cas particulièrement exigeants, cet appui est apprécié par les salariés.
Les solutions organisationnelles améliorent plus largement les conditions de prise en charge des patients. Le point sur les capacités des patients est fait chaque matin durant les transmissions, et la préparation de la chambre est systématisée. Une gestion plus fine de la charge de travail des aides-soignants est engagée.
Le suivi des indicateurs de santé du personnel permettra de mesurer les bénéfices de l’ensemble de ses mesures à plus long terme.
Pour aménager
le travail d'une lingère qui se plaint de douleurs, une journée d'observation...
Pour agir sur la fatigue physique et psychique des soignants, une observation est réalisée dans le...