Soins dans une USLD
Etablissements sanitaires et médico-sociaux
Pour agir sur la fatigue physique et psychique des soignants, une observation est réalisée dans le...
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Cette maison d’accueil spécialisée accueille des adultes polyhandicapés.
La MAS, composée de 2 unités de vie par étage, sur 4 étages, accueille 64 résidents (8 résidents par unité).
La lingère de la MAS se plaint de douleurs et demande si son travail peut être aménagé.
Les missions de la lingère sont de transporter le linge sale à la blanchisserie, de ranger le linge propre de collectivité (linge de table, linge de lit et de toilette) et le linge individuel des 16 résidents occupant le 4e étage.
Sa journée débute par l’évacuation du linge sale de 7h30 à 9h environ. Le linge sale est déposé dans des chariots porte-sacs par étage. Elle transfère ces sacs sur un chariot de grande capacité et remet à disposition des sacs vides sur les chariots d’étage. Elle progresse ainsi du 4ème au 1er étage, en utilisant l’ascenseur pour le chariot tandis qu’elle prend les escaliers (elle a la phobie des ascenseurs).
Pousser le chariot, contenant une quinzaine de sacs au final, demande bien-sûr de plus en plus d’efforts. Ce chariot est peu maniable et le maintien de la trajectoire demande des efforts supplémentaires.
Après une pause de 10 minutes, elle distribue le linge propre des résidents à l’aide d’un chariot à 5 étagères. Elle est souvent penchée, en torsion, bras en l’air ou debout sur une chaise pour prendre et ranger le linge sur des étagères en hauteur. Son parcours est ajusté en fonction des soins en cours, elle dispose d’environ une heure avant de procéder ensuite à la distribution du linge de table à tous les étages. Cette distribution doit impérativement être terminée à 11h pour le repas de midi.
Elle poursuit sa journée de travail par la distribution du linge de lit et de toilette (jusqu’à 12h30 et de 13h30 à 15h30).
Éléments recueillis au cours d’une observation sur une journée de travail, synthèse et pistes d’action sont discutés au sein d’un groupe de travail et avec la lingère.
L’analyse confirme le cumul de facteurs.
De plus, une partie du travail est fait inutilement : le linge plié par la lingère est replié ensuite par les AMP dans les étages. Ce constat est révélateur de l’absence de régulation entre collègues. L’isolement de la lingère renforce à la fois sa charge de travail et son mal-être au travail.
Premier axe, l’achat de matériel et de mobilier vise à réduire les efforts et éviter les postures coûteuses (armoires dans les chambres, escabeaux à disposition, chariot plus petit et plus maniable avec une organisation du ramassage du linge sale en 2 fois).
Le deuxième axe est l’organisation du travail. La définition et l’articulation des missions entre les salariés sont centrales pour réduire les déplacements et la charge de travail de la lingère (revoir l’organisation avec les maîtresses de maison, réfléchir au rôle des AMP, examiner qui plie le linge et comment).
Il y a aussi une opportunité de rapprochement avec l’ESAT situé sur le même parc pour lui fournir une aide (articuler les missions de la lingère avec les horaires de l’ESAT).
Les solutions matérielles permettent d’ores et déjà de limiter postures inconfortables et efforts.
La réflexion avec d’autres salariés de la MAS est engagée pour concrétiser les pistes organisationnelles.
Même s’il ne s’agit pas de solutions « clés en mains », ayant des effets rapides, la démarche est appréciable pour la lingère : elle désenclave et valorise son travail, lui donne une place dans un processus de travail collectif. De plus, la gestion du linge est partagée.
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