Travail d’une salariée polyvalente en crèche

Une salariée polyvalente (cuisine, ménage et présence auprès des enfants) a des arrêts maladie pour maux de dos. L'observation d'une matinée de travail permet d'identifier des pistes de travail : horaires, formation, définition des missions et répartition des tâches...

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Contexte

Cette crèche parentale accueille une vingtaine d’enfants.

L’une des salariées à temps plein est « polyvalente » : ses missions principales sont le ménage et la cuisine, mais elle intervient aussi auprès des enfants, en complément de l’équipe et des parents bénévoles.

Agée de 40 ans, elle n’a pas de diplôme la préparant au travail auprès de jeunes enfants, ni d’expérience antérieure de travail en crèche. Elle assure ses missions sans difficulté apparente depuis plus d’un an, mais ces derniers mois, des maux de dos récidivants l’ont contrainte à plusieurs arrêts maladie.


Travail

Ses tâches sont diverses, et s’effectuent en présence des enfants. Elle ramasse et range les jouets, soulève et déplace les tapis, avant de nettoyer le sol… Elle réchauffe et installe les repas qui arrivent en liaison froide d’une cuisine centrale.

Au cours de la journée, elle participe aux changes, elle est aussi fréquemment sollicitée par les enfants, avec lesquels elle a de très bons rapports, pour des câlins, des moments calmes.

Action

Lors d’une réunion d’équipe, la directrice fait le lien entre les arrêts maladie et les exigences du travail et propose qu’une collègue observe l’activité de la salariée polyvalente pour mieux comprendre avec elle ce qui peut la fragiliser. Cette observation se fait un lundi matin, jour où il y a davantage de ménage à la crèche car la salariée polyvalente part plus tôt le vendredi.

L’analyse met en évidence que la salariée polyvalente effectue beaucoup de manutentions : déplacement des tapis volumineux et difficiles à manipuler, port du seau, port des enfants pour des câlins par exemple. Elle adopte souvent des postures penchées pour passer la serpillière ou ranger les jouets. Elle n’utilise pas le chariot de ménage car il ne peut pas contenir tout le matériel dont elle a besoin, il est par ailleurs cassé. Les locaux sont vieux, un peu vétustes, ce qui ne facilite pas le ménage.

De plus, la salariée déroge parfois au protocole HACCP pour l’hygiène en cuisine, car elle a des tâches multiples, entremêlées, et de nombreuses interruptions qui perturbent le déroulement de ses missions.

Les aspects positifs et points d’appui sont aussi soulignés. La salariée confirme qu’elle apprécie la diversité de ses missions et le contact avec les enfants même si cela se traduit par de nombreuses interruptions. Elle aime avoir la possibilité d’aider ses collègues même si ses missions ne lui permettent pas de travailler autant qu’elle le souhaiterait auprès des enfants. De plus, sa relation de proximité avec les familles, elle habite le quartier, facilite les relations. Enfin, elle est très satisfaite de la bonne ambiance entre les membres de l’équipe.

Solutions

Des solutions d’ordre individuel, organisationnel et matériel sont identifiées pour réduire rapidement les difficultés et développer les compétences professionnelles de la salariée polyvalente à terme.

Ainsi, dans un premier temps, ses horaires du lundi sont ajustés le matin pour planifier le ménage avant l’ouverture de la crèche. En l’absence des enfants, l’espace est désormais plus libre, le chariot actuel peut être utilisé pour transporter a minima le seau avant de procéder à son renouvellement.

Un complément de formation sur l’hygiène et le test et l’achat de tenues jetables sont prévus pour la préparation des repas. La salariée bénéficiera également d’une formation au port des enfants.

Une réflexion collective portera à plus long terme sur la révision des procédures, puis sur l’ensemble des missions, leurs limites, et leur répartition avant de redéfinir le contenu du poste de la salariée polyvalente.

Bénéfices

Les pistes d’action permettent de limiter les contraintes (manutentions, postures, interruptions…) auxquelles est soumise la salariée, et de renforcer son professionnalisme par de la formation.

Pour la salariée, la démarche engagée est un signe fort de reconnaissance : elle rend visible sa contribution au bon fonctionnement de la crèche, l’analyse et les décisions partagées lui donnent des perspectives professionnelles.

Au-delà de la résolution de ce cas particulier, la réflexion plus globale amorcée sur la répartition des missions participe à améliorer le fonctionnement de la crèche.


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